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  • Photo du rédacteurMarc Lohez

LE GUAYULE : VERS UN LATEX 100% MADE IN FRANCE ?



Les beaux rangs qui poussent devant le moulin de Claira n’ont presque pas reçu de pluie ces derniers mois, cela ne les empêche pas de se porter comme un charme : le petit arbuste originaire des milieux arides du Mexique en a vu d’autres. Comme d’autres plantes, on peut en extraire un latex 100% naturel, mais c’est cette espèce qui représente sans doute la meilleure chance de développement d’une filière en France.

Trouver un substitut naturel et non tropical à l’hévéa est une quête qui mobilise de nombreux acteurs, et non des moindres, à l’échelle mondiale : on y retrouve les grands fabricants de pneumatiques comme la filiale américaine de  Bridgestone et l’allemand Continental. De nombreuses start-ups développent également des solutions.

En dehors des zones tropicales deux espèces de plantes font l’objet de ces processus de recherche-développement : outre le guayule, une variété de pissenlit de l’Asie Centrale, le pissenlit russe peut également fournir du latex. En France, ces deux solutions ont été étudiées par le Centre de Transfert de Technologie du Mans. Mais le pissenlit russe nécessite pour obtenir du latex dans de bonnes conditions des solutions de culture coûteuses, en intérieur et en hydroponie.

La piste du guayule a d’abord fait l’objet d’une coopération entre le CTTM et le CIRAD dans le cadre d’un projet européen. Aujourd’hui, c’est une société, GuaTecs basée à Montpellier qui prépare l’exploitation commerciale du buisson mexicain. Si la technique d’extraction du latex à partir du guayule est au point et fait l’objet d’un brevet déposé, il reste à mettre en place une production économique rentable. Cela passe par la création de bassin de production locale d’une dizaine de milliers d’hectare proche de l’usine. Quant au produit fini, il doit être à haute valeur ajoutée, ce qui écarte le caoutchouc et les pneumatiques. Les gants en latex correspondent bien à cette exigence, d’autant que ceux produits à partir de guayule présentent des qualités exceptionnelles de résistance, de souplesse et de contact pour la manipulation. Ils sont de plus hypoallergéniques. On peut également valoriser les sous-produits de l’extraction : résine et bagasse.




La société GuaTecs achèterait donc la biomasse à transformer aux agriculteurs. Pour eux, les avantages sont nombreux : le guayule est très peu exigeant ; des terres pauvres, voire rocailleuses ne lui font pas peur et cela permet de valoriser des friches. Face aux aléas climatiques, le guayule est particulièrement résilient de par son adaptation aux milieu arides : il résiste aux fortes chaleurs et les épisodes de stress auraient plutôt tendance à stimuler la production de Latex. Enfin, il s’agit d’une culture pérenne : passé les premières années de pousse : le guayule se « tond » chaque année. Ceux de Claira attendent d’ailleurs leur première coupe en 2024.


Pour en savoir plus : la page LinKedIn de GuaTecs :




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