La Ruze : des agrumes chez le brasseur.
- Marc Lohez
- 8 oct.
- 2 min de lecture
La mise en culture d’espèces exotiques à la région est souvent liée à une expérience familiale : des parents ou des grands-parents qui plantent dans leur jardin ici de la canne à sucre, là des fruits de la passion. Et la plante s’acclimate. C’est le cas de la grand-mère de Jean-Yves Roulleau qui a toujours eu des agrumes et lui avait offert un citronnier. Depuis le printemps dernier, une centaine d’agrumes poussent et fructifient dans cette exploitation du nord Béarn connue pour une toute autre production.
La Ruze, c’est le nom de cette brasserie qui élabore ses bières, blondes, ambrées, IPA d’hiver avec de l’orge et du houblon cultivé sur place. Jean-Yves s’est lancé dans cette aventure brassicole d’abord en amateur, en parallèle avec son activité de maraîcher diversifié. En 2019, cette passion devient une entreprise à part entière, avec une installation à Mialos en 2022. Deux ans plus tard, voici venir les agrumes : la très surprenante main de Bouddha, le citron Meyer, un citron croisé avec une mandarine qui lui donne un goût plus doux, la douce mandarine satsuma originaire du Japon avec la variété owari plus précoce accompagnent les clémentines et les oranges.
Il y a bien sûr une prise de risque : le climat du Béarn n’est pas celui des côtes méditerranéennes ou des terres asiatiques d’origine de ces plantes avec la menace de coups de froid, mais ces essences sont toutefois rustiques et peuvent accompagner l’évolution climatique. Les goûts très élégants de ces fruits viennent-ils pour un mariage avec la bière ? Il s’agit en fait d’abord d’une opération de diversification : l’activité brassicole est assez saisonnière et la culture de l’orge est compliquée. Il y a une véritable demande pour les fruits bruts qui n’apportent pas les mêmes contraintes que la bière avec la gestion des bouteilles et des étiquettes ; Jean-Yves Roulleau n’exclut toutefois pas d’utiliser ces nouveaux fruits pour des boissons sans alcool.
